lundi 14 février 2011

Les petits hommes verts de chez Kawa / Strange Kawa

Une marque a fait les délices de ma jeunesse racing : Kawasaki. Avec la 125 twin de Dave Simmonds, la H1R, les KR,  Yvon Duhamel, Gregg Hansford ... j'ai beaucoup rèvé à ces 2 temps originaux, classieux, verts et surtout inaccessibles.
Outre ces merveilles, Kawasaki m' a aussi fasciné par la gestion improbable pour ne pas dire quasi schyzophrénique  de son activité course. Comment qualifier autrement l'investissement erratique sur la H1R, lancée en 69, au pic de la compétitvité en 71/72 mais sans support usine en GP avant 74, année où son pilote, le français Christian Léon, sera réduit au rôle de spectateur le plus attentif des GP 500.Comment qualifier autrement les atermoiements autour du twin tandem KR 250 lancé en 74, testé avec succès dès 75, arlésienne jusqu'en 77 où une politique hallucinante de participation à temps partiel a très certainement privé l'anglais Mick Grant  d'un titre mondial qui n'arrivera qu'en 78 avec l'obstination technique des frères Ballington. Comment qualifier la gestion de la H2R entre la bourre et la tôle, mémorables, de Duhamel et Baumann en tête à Daytona en 73 et la saison de Nixon en Formula FIM 750 1976. Plus récemment encore, comment qualifier l'investissement en moto GP jusqu'à la sortie limite grotesque du team Hayate.

A coté du froid et efficace investissement de Honda (même l'échec, presque poétique, de la NR a été converti en succès), ce coté huluberlu, "j'y vais, j'y vais pas", m'a toujours paru plus humain et donc éminament sympathique, même si il fut parfois très énervant.

Cette politique erratique d'engagement racing n'a pas été sans conséquence au plan technique . Kawasaki a en effet lancé quelques développements spécifiques particulièrement intéressants mais dont la sortie a été obérée par cet "amateurisme" politique. L'un des plus beaux de ces extraterrestres de chez les verts est la  750 602 S. Un exemple quasi unique d'architecture moteur 4 cylindres en trapèze. Développé en 78 sur la base d'une extrapolation intelligente des cylindres de cross à clapets, il va être abandonné moins d'un an après parce que la formule 750, le championnat pour lequel il était construit, perdait sans vraiment aucune surprise son statut de championnat du monde. Exit donc, ce moteur malin et cette machine plutôt aboutie mise au point en Australie dont voici, chers lecteur chanceux et ébahis, quelques unes des très, très rares photos.


Remarquable cette idée d'optimiser la surface frontale en décalant les cylindres intérieurs. Bon, d'accord ça veut dire des arbres et des prises de force en nombre conséquent, mais ça Kawa le maîtrise bien depuis la KR 250. Et puis avec la grosse cylindrée, la perte de puissance n'est pas vraiment un pb. Il y avait là aussi une piste intéressante en matière de recentrage du centre de gravité. Bref, cela aurait pu marcher, surtout avec Greg Hansford dessus ! Enfin comment ne pas se demander pourquoi n'ont ils pas essayé de recycler la machine complète en 500 cc,  voire pourquoi ne pas l'avoir developpée directement dans cette cylindrée, d'autant plus que les cylindres sont dérivés du 125 cross !  C'est ce mystère qui fait le charme. N'oublions pas qu'en 78 King Kenny débarque en europe avec une 500 Yam 4 cyl en ligne pas beaucoup plus impressionnante ! En tout état de cause cette architecture aurait au moins pu constituer une alternative éventuelle au double tandem à cadre coque qui va ramer en 80, 81 face aux Suzuki RG et Yamaha OW 45 !
En parlant de charme, je vous conseille le très intéressant bien qu'un peu confus bouquin de Ian Fallon, quasiment le seul à traiter de façon spécifique les racers Kawa. La 602 et les autres racers extraterrestres de chez Kawa n'y sont cependant qu'évoqués. Pour en savoir plus, chers lecteurs avides et curieux, il vous faudra continuer à guetter les publications de votre blog favori.


3 commentaires:

  1. Et la couleur verte, mon cher ! Comment qu'elle est importante la couleur verte des Kawa !!!!

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  2. En effet, pour moi rien n'a jamais égalé le look simplissime et si classieux ; vert, blanc une touche de noir, du binome moto/pilote des kawas Hansen de 73 à 78.

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  3. Avec un Bell Star II et une visière noire ! Dire que j'en ai eu un…

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