vendredi 13 mai 2011

Yamaha : 50 ans de GP - 1961 Une heure moins le quart avant le péchè originel

Depuis le début de l'année, dans la presse et sur le oueb, Yamaha commémore son demi siècle d'engagement en GP, initié au GP de France le 25 mai 1961, sur le circuit de Charade. A cette occasion il est amusant de constater que dans le chant glorieux de la saga Yamaha telle que comptée par les communiquants de la marque, tant cette première course que cette première année de compétition sont traitées avec un certain flou. Cette sorte d'amnésie sélective n'est d'ailleurs pas récente. La plupart des communications de la marque ont toujours été curieusement discrètes sur cette année 1961. On a même parfois eu l'impression que si la marque avait pu gommer cette année 61 pour ne consacrer son engagement complet en GP qu'à partir de 64, cela l'aurait gentiment arrangé.

Il faut dire que ce premier GP fut doucettement calimiteux. Tout d'abord par la grace zélée des douanes françaises déja très au fait des exigences des échanges internationaux, les motos ne furent débloquées qu'au tout début des séances d'essai, ce qui explique que pour leurs immortels premiers tours de roues internationaux, une des deux Yamaha de GP n'avait même pas eu le temps de faire peindre son numéro de course.
Mais surtout nos chères Yams ne sont absolument pas compétitives. Dans le jargon moto, on peut dire que tant en 125 qu'en 250, leur 2 temps est un poumon comparé aux MZ et aux 4 temps Honda (qui feront le doublé dans les deux catégories) et ce n'est pas leur aérodynamique digne d'un char d'assaut moyen qui les aide beaucoup. Résultat sur ce circuit de pilotage, il faudra l'abnégation un rien suicidaire de Fumio Itoh pour donner un instant l'illusion d'un éventuel résultat dans les points en 125. Mais comme chacun sait, en moto, les prodiges sont souvent de courte durée et ce qui devait arriver, arriva.

Difficile donc de parler, même un demi siècle plus tard, d'entrée triomphale ! Et le reste de la saison sera aussi pitoyable en performance et donc en résultat ! Pourtant, même si c'est un fiasco technologique et un échec sportif, cela reste indubitablement un bel effort et incontestablement le vrai début d'une histoire riche en succès, aussi pourquoi  la marque l'a t'elle quasiment occulté pendant des années et reste encore évasive aujourd'hui ?

Un élément de réponse que votre blog préféré, un rien polémiste, privilégie, tient dans la mise en perspective de l'absence de résultat de 61 au regard des top performances de nos mêmes petits cylindres  à trous yamahaesques dès la fin de saison 1962 avec les débuts de la fabuleuse RD56. Ce qui revient à poser la question de comment ont fait les ingénieurs de Yamaha pour trouver 1/3 de puissance en plus en quelques mois ?

Et là, c'est pas joli, joli ! Rappelons nous que jusqu'en 1961, les deux temps japonais sont tous à la ramasse en termes de performance et que dès 1962, ils sont directement champion du monde. Dans cette success story foudroyante où le miracle n'a pas de place, il est on ne peut plus probable (même le thuriféraires officiels de la marque l'admettent) que c'est carrèment par l'espionnage que les ingénieurs de Yamaha ont profité des avancées de Suzuki en la matière. Il est donc dès le départ un peu difficile pour Yam de se glorifier trop fort, mais ce qui suggère sans doute à Yamaha une décence prudente, c'est qu'en plus Suzuki ne doit ses progrès pharamineux qu'au vol, au rapt, à la spoliation, fin 61 des connaissances de MZ par la défection organisée de Degner, pilote, ingénieur, fils spirituel de Walter Kaaden et accesoirement allemand de l'Est à l'étroit dans le carcan du bloc de communiste. Le bon en avant dans les performances de nos chères yams ne peut ainsi qu'être le résulat soit de l'espionnage, soit d'une sorte de complicité dans le vol initial par une collaboration ou a minima une porosité entre les deux marques plus ou moins organisée par l'ambitieux et puissant ministère japonais du commerce international et de l'industrie . Voila pourquoi Yamaha est gèné aux entournures pour communiquer sur cette "mauvaise" année 1961 alors que la suite sera si belle, si vite, notamment dès 64 où la marque ayant règlé par ailleurs quelques petits problèmes commerciaux qui ont plombé ses comptes de 62 et 63, s'engagera enfin pour une saison complète en GP.

Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de la marque et son extraordinaire engagement en compétition, vous pourrez agréablement meubler quelques soirées avec notamment :


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