Marcel Dugarage

Rompant aussi brutalement qu'inexorablement avec deux millénaires d'art idéaliste, l'inénarrable "anartiste" Marcel Duchamp fut en 1917 avec sa célèbrissime pissotière, le père fondateur de l'art contemporain. Avec lui plus de représentation du monde parfaite,  idéale, plus de transcendance mais un monde concret, immanent, radicalement d'içi et de maintenant où c'est le regardeur qui fait le tableau. 

Véritable grand artiste au sens de celui qui produit finalement peu mais dont l'influence est immense, il ouvrit une voie dans laquelle s'engouffrèrent nombre de suiveurs, d'artistes parfois, référencés sous cette fastueuse étiquette "d'art contemporain" où parfois la magie des classifications opérant, une arrière garde élitiste s'échine à faire briller une avant garde éteinte depuis déja un demi siècle.

Toute veine artisitique érigée en courant majeur a son et plus généralement ses salons. Pour l'art contemporain, une des plus anciennes manifestation (1955) a lieu tous les cinq ans pendant 100 jours au sein de la ville de Cassel dans le land de Hesse. Elle se nomme "documenta".

La documenta de 2012 fait la part belle à l'artiste allemand Thomas Bayrle, vieux routier (70 ans passés) de l'expression artistique à base d'une infinité de support. Très bien, parfait me direz vous, mais en quoi nous concerne t'il ?

Voyez plutôt ses dernières oeuvres et vous comprendrez pourquoi je l'accueille en frère dans ce blog :

Des écorchés de moteur, présentés en mouvement sur un fond sonore de prière lascinante. Enfin quelqu'un qui concrètise et fait reconnaitre ce que, tout petit, j'éprouvais en écoutant mon père évoquer ses souvenirs du Merlin ou de son gros Hispano ; mécanique ou religion ? ferraille banale ou signification intense ?