dimanche 14 avril 2013

La quête du Graal

J'évoquais il y a peu le film Continental Circus. En toile de fond ce film retrace surtout l'intense quête des privés pour, en ces temps où les compé-clients japonaises n'existent pas encore vraiment, trouver du matériel compétitif et surtout des moteurs. Dans le marasme technique de la fin des années 60 en GP 500, CC retrace avec une acuité douloureuse, la recherche d'un successeur crédible aux monos britanniques pour les pilotes privés.

Avec le recul, il est curieux de constater que plutôt que se lancer dans les bricolages ingénieux mais forcément limités et fragiles, type Linto en 68/69, ou les adaptations compliquées type Crescent ou Kônig à partir de 70, personne ne semble s'être intéressé à un moteur européen pourtant préexistant, développé spécifiquement pour la course, certes à adapter d'importance mais dont l'histoire se chargera de montrer une décennie plus tard, toute la pertinence de la conception d'ensemble.

Ce moteur c'est le MITTER square four :
Créé en 1964 par Gerhard Mitter, ancien pilote moto et compétiteur de haut niveau en voiture, formule junior, F2, F1, endurance (il a notamment, excusez du peu, gagné les 24h de Daytona en 68 et la Targa florio en 69 sur Porsche 907), ce moteur est un 1000 cc tout alu, refroidi par eau, 4 cylindres par paires contrarotatives avec arbre intermédiaire central, 4 distributeurs rotatifs alimenté chacun par un Dell'orto de 35 mm, bref un Suruki RG 10 ans avant l'heure (en mieux même car le Suz ne sera pas contrarotatif)!
Prévu pour motoriser une F2, le bloc n’intègre certes pas une boite de vitesse, a un curieux et lourd double allumage par cylindre mais a contrario présente les avantages non négligeables d'avoir de nombreuses pièces interchangeables (cylindre, culasse, embiellage), certaines disponibles relativement facilement puisque notamment les ensembles mobiles sont des standards DKW (marque qui a aussi en rayon un 125 performant qui x 4 pourrait facilement laisser rêver à un 500) et enfin il est conçu pour être produit en petite série.
Comme sa carrière de pilote "décolle" à peu près au même moment, Mitter a du mal à mener conjointement une activité de constructeur. Par ailleurs contrairement à la moto, la concurrence est rude dans la motorisation des voitures de course et le choix d'un 2 temps se révèle être à l'époque un peu trop audacieux. Aussi ce moteur est loin de recevoir tout le développement qu'il aurait mérité et va progressivement être abandonné. Lorsque Mitter se tue en 1969, il est même oublié.

Ah ! Si Findlay et surtout si John Dodds, autre pilote embringué dans l'aventure Linto, australien pourtant déja expatrié en allemagne, futur pilote/technicien consultant pour Fath et König, future pointure des GP 250 et 350 pour l'importateur allemand Yamaha, avaient pu s'intéresser à ce moteur en 65/66, peut être la face des GP en aurait elle été à jamais changée ?

2 commentaires:

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