vendredi 30 décembre 2016

Les secrets d'un mystère

C'est peu dire qu'en moto, le moteur WANKEL a n'a jamais vraiment convaincu. Peu de marques de moto importantes se sont risquées dans la motorisation Wankel, même si Suzuki fut une exception à la règle avec l'unique et prestigieuse RE5 qui toutefois ne fut  produite qu'à 7000 exemplaires au milieu des années 70. Ce moteur notoirement gourmand (+20%) en mélange pour sa version "essence" (il y a des versions diesel, hydrogéne ...) n'est devenu véritablement disponible en série qu'au moment où ses structurelles difficultés d'étanchéité ont été suffisamment maitrisées pour une production de masse. Las, ce ne fut qu'au moment du premier grand choc pétrolier de 73, ce qui a gentiment nuit à son succès.
Les motos à moteur rotatif Wankel semblent donc avoir été l'exclusivité de quelques "petites" marques pour lesquelles cette motorisation pouvait constituer un argument technique de différenciation évident. . On souvient des Norton rotatives qui ne relevèrent pas durablement pas la marque au début des années 90, même si les modèles course à double rotors furent d'une redoutable efficacité. Dans le genre de la Suz, le hollandais Van Veen essaya de lancer  une grosse cylindrée qui, très chère, resta plus que confidentielle.
En fait la seule marque qui dans les années 70 semble avoir cru vraiment dans le Wankel avec une moto aboutie fut la marque Hercules, alors véritable faux nez du motoriste Sachs.
La moto emblématique du Wankel est donc est l'Hercules W 2000 d'une cylindrée moyenne (environ 230 cm3 sachant qu'il est conceptuellement difficile d'apprécier la cylindrée "définitive" d'un Wankel, selon que l'on compte ou pas le volume des phases inertes du cycle).
Cette jolie moto au moteur somme toute puissant, vif et néanmoins très linaire fut rapidement développée en un exemplaire Enduro dont la légèreté ne semble pas pour autant avoir été une assurance tout risque contre les galères inhérentes à la discipline :
Mais je m'égare, car celui dont je voulais vous parler est un modèle encore plus rare et plus original développé par Hercules/Sachs en 1976 toujours pour l'enduro :
Derrière ce look un rien classique pour une moto d'enduro de l'époque, se cache une exceptionnelle solution technique, comme si le Wankel n'était pas en soi quelque chose de suffisamment original. L'intéressant c'est qu'ici  l'axe du rotor, cœur du système Wankel, ne travaille pas sur un plan horizontal comme les vilebrequins d'à peu près tous les autres moteurs du monde, mais dans un plan vertical ainsi que le montre cette photo du cylindre déculassé ;
Ce positionnement unique implique un renvoi conique dans le carter inférieur, en lieu et place du vilo traditionnel, pour le bon fonctionnement de toute cette petite affaire.
En ce sens cette moto est littéralement exceptionnelle et injustement méconnue. On peut penser que cette solution fut retenue parce que la seule à même de garantir une véritable étroitesse du bas moteur sans avoir à développer un nouveau  piston triangulaire. Accessoirement elle permet aussi d'avoir aisément la grande surface ailettée nécessaire à un moteur dont les éléments internes en contact avec les gaz brulés ont une surface nettement plus importante que dans un moteur à cycle alternatif.
Bref, c'est non seulement original mais aussi malin! On ne sait toutefois pas quelle incidence sur le pilotage du bidule pouvait avoir le couple gyroscopique moteur ainsi repositionné. Déjà que le Wankel n'était pas réputé pour son frein moteur, là cela devait devenir proche du rien, donc curieux. On imagine bien la descente de la mort en léger dévers, gras mouillée, avec juste un bouton On/Off !
Dommage ou peut être heureusement, que l'histoire de cette moto exceptionnelle se soit perdue dans les limbes du bureau d'études de chez Sachs.




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