vendredi 11 novembre 2011

Post Coïtus, animal triste

Ca y est la saison 2011 est finie et le moto GP fète son incontestable champion. Sur ce titre, sur le talent, le courage, la science de Stoner il n' y a rien à dire, sinon bravo. Cette saison il fut incontestablement magnifique, s'imposant quasiment sans partage à sa moto, à la technologie des "aides" au pilotage et à tous ses adversaires.
Mais bon ... ! Ai-je pour autant frissonné de plaisir, de passion devant ses exploits?
Indubitablement la réponse est non car à mes yeux, malgré tout son talent, sa réussite, il n'incarne rien ! Ce n'est pasqu'il manque de personnalité car il a incontestablement un style, de pilotage et de vie, mais à mes yeux il manque à son personnage l'essentiel, une façon unique d'être Homme, à laquelle je pourrai rêver de m'identifier.
Cette façon d'être, cette "idée" d'Homme" que je ne discerne pas plus chez Stoner qu'en son temps chez Lawson, qui transforme le champion en héros, c'est ce qui m'a manqué pour vibrer à cette saison 2011, me condamnant au rôle de spectateur attentif, souvent admiratif, mais toujours un peu froid, satisfait mais un peu triste, en manque de quelque chose.

J'en ressens d'autant plus le manque que cette "idée" d'Homme je l'ai déja entreaperçue chez d'autres ou prétée à d'autres champions moto. Je l'ai vue dans le style et la vie "au delà du raisonnable" - dans tous les sens du terme - d'un Provini.
Dans la "beautée impériale" du pilotage, de la carrière, de la gueule d'Ago. Dans la "souffrance consentie" d'un Findlay telle qu'elle dégouline du film de Laperousaz. Dans la"sérénité mystique" d'un Spencer, tantôt surhomme, tantôt martyr, toujours imperturbable.
Dans le "baroque" d'un Schwantz, héros de l'extrème, là où comme en 89 (l'année où il finit 4ème avec 2 fois plus de victoires que le champion, autant que les 3 premiers) le courage rejoint la folie. Et que penser du Doohan de 92, héros prométhéen, l'incarnation du triomphe de la volonté, de la toute puissance de l'homme qui même brisé réussit à se commander lui même pour triompher de la brutalité absolue, en l'occurence une NSR 500 qui en a détruit plus d'un physiquement et psychologiquement.
Pilotes immenses, écrasants ou irréguliers mais à l'évidence hommes uniques, forts et fragiles, exceptionnels et polémiques, flamboyants ou tragiques, ils m'ont offert ne serait-ce que quelque instants, des sommets de l'émotion, m'ont fait toucher à l'épique, frissons de l'âme que je n'ai pas vraiment ressenti durant cette saison 2011.
Par ailleurs quand je vois l'attitude d'un Spies just après s'être barber après être sorti bien en tête du dernier virage du dernier tour, avec la disparition de Simoncelli, la montée d'un Bradl au détriment d'un Marquez, je crains de manquer encore d'émoi en 2012 ..... à moins que Rossi !!!!

Message librement inspiré d'un chapitre du remarquable ouvrage de Francis Wolf; "Philosophie de la corrida" aux éditions Pluriel, autre thème de passion, d'aficion, qui à mes yeux présente bien de similitudes avec la course moto.

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  2. nous sommes au moins deux à avoir lu "philosophie de la corrida". Curieux

    RépondreSupprimer

Je t'encourage cher et courageux lecteur à nous laisser un commentaire qui sera forcément lumineux, apocalyptique et boulversant.