samedi 6 octobre 2012

Strange Kawas - 3

Après avoir écoeuré la concurrence entre 78 et 82 en GP 250 avec ses KR, Kawasaki s'est tourné vers la 500, puis vers le superbike avec le gros 4 temps de la ZXR 7. Le moins que l'on puisse dire c'est que les succès y furent longtemps ... mitigés. Désireux de se refaire une image de vainqueur, Kawasaki va à l'orée des années 90 revenir vers des bases censées maitrisées et donc s'embarquer dans le développement d'une nouvelle 250 GP. Le nom de code de cette arme présumée fatale sera "X 09".
A la fois classique et originale, cette intéressante machine, lancée en 89 va, de dévéloppements en refontes, patachonner très conscieusment dans le championat national japonais jusqu'en 93. A la décharge de Kawasaki, il faut reconnaitre que le niveau du terrain de jeu local est plutôt élevé puisque s'y affrontent les machines et les pilotes qui vont venir dominer les GP. Face à la X09 et ses pilotes un rien anonymes, évoluent notamment des petits jeunes déja véloces ; Harada, Okada, les frères Aoki, déja bien servis par les usines Yamaha et Honda.
Si on peut déja s'étonner de ne pas avoir vu Kawasaki confier son proto à un top gun en devenir, il est également déroutant de voir Kawa qui a pourtant commencé avec une architecture moteur tout à fait dans les canons techniques de la catégorie, s'embarquer très vite dans une architecture résolument inédite.
Le retour d'expérience de la KR qui était aussi novatrice mais qui a mis trois ans à marcher dans sa configuration d'origine et de leur trop originale 500 ne semble pas avoir été intégré dans la gestion du projet.
Outre son remarquable V2 inversé que même les artisans italiens n'avaient pas osé, (la photo suivante vous montre le moteur non pas vu de dessus mais bien de dessous) on sait que Kawasaki s'est également obstiné dans un système compliqué et peu performant de valve externe à l'échappement, sorte de compromis entre le ATAC de Honda (sur le pot lui même) et les lumières à ouverture variable de Yamaha.


En outre cette architecture qui impose que le pot "remonte" induit une forte augmentation de chaleur dans la zone d'admission, toujours néfaste au bon fonctionnement.  De plus depuis la NSR 500 de 84, celle avec le réservoir sous le moteur, on sait que le  poids placé trop bas, trop loin du centre de gravité, va avoir tendance à "pousser" la roue avant, nuisant fortement à la vitesse d'entrée en courbe.

Bref, plein de petits détails qui ont fait que face à un niveau de concurrence très développé, les NSR de Honda,  les TZ en V, sont en GP depuis 85,  le petit dernier de Kawa qui devait tout casser s'est perdu sans contôle apparent dans des développements techniques inefficaces qui vont quand même durer 4 ans et sans doute coûter un peu de sous. En d'autres temps et ailleurs que chez Kawa, incontestable spécialiste de la gestion technique erratique, il y aurait eu du seppuku  dans l'air !

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