dimanche 21 juillet 2013

Lecture rare

Dans la série des livres sur Harley, généralement pitoyables, il y a peu d'exceptions et celle-ci en est une notable !
L'auteur fut un ponte de Harley de 1977 à 2002, en charge du marketing et dans ce petit bouquin sorti cette année, il dévoile de façon très pragmatique et très intéressante les stratégies commerciales de Harley pour d'abord sortir de la banqueroute quasi mortelle de 1981 puis pour se développer. Une phrase résume son action pendant toutes ces années :
"At Harley, the sale truly begins after the sale"

Attention, ce n'est pas un livre technique ou même un livre sur la moto, c'est  essentiellement un livre sur le développement marketing d'une marque qui se trouve être de motos. Je ne me souviens même plus si le terme "V twin" est utilisé ne serait-ce qu'une fois, aucun nom de modèle .... Il est par  contre beaucoup question de T-shirts, de blousons, d'expos, de rallies, de comment fidéliser un client, d'en faire une sorte d'addict qui vit, pense Harley et (très) accessoirement roule un peu avec ... quasiment rien sur la course, si ce n'est pour expliquer pourquoi les pilotes et le team doivent avoir un comportement "corporate" !!! En fait ce livre est l'exact reflet de la boutique Harley en bas de chez vous et  vous explique pourquoi, elle et toutes les autres, sont agencées comme ça.

Ce livre est malgré tout très intéressant car c'est le reflet très rare, de l'intérieur, à bon niveau, du management général (à l'exclusion de la technique) d'une marque de motos.

Note personnelle  : J'avoue sincèrement que pour moi les marche-pieds et le feet-first sont contre nature, que je n'ai jamais compris la fierté qu'il y a à s'exhiber sur une "queue molle", que je n'ai jamais vu dans 1340 autre chose que l'affichage candide et irréel du poids; 1300, et des chevaux; 40. Je ne comprends pas l’intérêt d'être enHDisé jusqu'au derche pas plus que je ne comprends l'obscène paradoxe à s'afficher dans un vulgaire et insignifiant uniforme de rebelle ! Bref, tout chez le HD de Clyde Fessler est pour moi à l'exact opposé de ma conception de la moto. Aussi après cette lecture, je ne peux m’empêcher de penser que seuls  les petits T-shirts noirs, les petits blousons ont contribué à sauver une marque qui s'était techniquement autodétruite de part son absence de créativité et son manque de qualité. Quand je réalise que sans ce prophète de malheur, le monde a été tout proche d'être débarrassé de ces enclumes bouffies, le tout au moment même où Triumph sombrait définitivement, je me dis que, vraiment, Dieu n'existe pas !

1 commentaire:

  1. Merci pour la recommandation, je viens d'acheter le bouquin.

    J'ai bien aimé la "note personnelle" en fin de billet. Je roule en Harley (et bien d'autres choses, je ne suis pas sectaire : Royal-Enfield, Guzzi et même une japonaise !).

    Une chose est sûre, je roule lentement et j'essaye d'aller loin (et de vivre vieux, pendant qu'on y est).

    Du coup je n'ai pas résisté à faire une parodie de votre (ta ?) note personnelle, version Ducati (mais ça aurait pu être une autre marque de moto, voire même Triumph ;-)

    La voici :

    Du coup, je me suis

    "J'avoue sincèrement que pour moi les motos où t'es accroupi tel le crapaud sur la boite d'allumette ou le pistard sur son suppositoire à camion, c'est contre nature. Je n'ai jamais compris la fierté qu'il y a à s'exhiber sur des GP Replica sponsorisées par des marque d'essence ou de cigarettes. Je ne comprends pas l'obscène paradoxe à s'afficher avec une combarde façon Repsol (marque bien connue de CO2) ou Marlboro (marque bien connue de cancer) façon champion du monde de quartier, sur une meule où la seconde des 6 vitesses te suffit pour être en excès de vitesse sur autoroute.

    Bref, tout chez Ducati est pour moi à l'exact opposé de ma conception de la moto. Je ne peux m'empêcher de penser que seuls des crétins tournant en rond à bruler de l'essence pour des prunes ont permis de sauver une marque rachetée par successivement un fond de pension (TPG) puis un constructeur automobile allemand ont contribué à sauver une marque qui en est resté à la techno Desmo totalement retrograde. Quand je pense que sans ces cons qui tournent en rond et ces ronds de cuirs américaine, le monde a été tout proche d'être débarrassé de ces suppositoires à camions rouges (car elles vont plus vite, c'est bien connu), le tout après que Triumph sombrait définitivement, je me dis que vraiment, Dieu n'existe pas !".

    Amitiés motardes et bravo pour le blog, j'adore !



    --Tristan

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