vendredi 29 novembre 2013

Le pire et le meilleur, inquiétudes sur l'édification des jeunes générations

Dans le marasme officiel de la presse écrite, la presse spécialisée moto n'a pas l'air de trop mal s'en sortir avec quasiment une cinquantaine de titres, des titres généralistes ou très ciblés, des publications léchées comme Café Racer, Twin & Triple, RAD .... des sorties ambitieuses comme Moto Heroes,  ....  Bref, même si ce n'est pas la luxuriance picturale du ouebe, il y en a pour tous les goûts.


Il fut un temps où je lisais tout, il y en avait moins, puis la disparation de la technique, la raréfaction du "racing" ou son recentrage quasi exclusif sur le moto GP, les articles par trop bienveillants sur des daubes avérées, l'absence non pas de critiques (il n' y en a jamais beaucoup eu) mais de recul, de mise en perspectives, voire de réflexion m'ont peu à peu éloigné de la presse moto.

Aussi n'est-ce pas le dernier numéro de Café Racer qui va me réconcilier avec le papier fut-il glacé. 
J'y ai trouvé présentés avec le même enthousiasme, le meilleur ; la dernière prépa de Mécatwin, la Guzzi qui a raflé le titre des customs builders, un reportage superbe, intéressant et rare sur le travail du photographe Horst A. Friedrich, mais aussi le pire :
Même si je trouve très bien que de jeunes garages soient signalés, et c'est là l'honneur de Café Racer de s'acquitter quasiment en solitaire de cette tâche, je déplore que après le meilleur s'étalent sans l'once d'une remarque, voire avec des compliments, des pages de "prépas" cent fois vues et revues à base de 4 cylindres quelconques, de cadres percés au fusil de chasse, de réservoirs peints à la disqueuse, de pneus Firestone aussi gros devant que derrière, de selles façon "coupe Kawa". L'hypsterisation (merci d'apprécier mes efforts sémantiques pour faire tendance) du style Wrenchmonkeys débouche incontestablement sur sa banalisation (flagrante sur le web) et fait clairement ressortir sa remarquable mochitude. Ceci sans même faire remarquer qu'il est très probable que ces engins ne marchent pas ou très mal,  faute de périphériques un rien élaborés. A contrario, dans le genre "prépas", l'article sur la dernière réalisation de PLT est incomparablement plus justifié. Même si l'engin est esthétiquement terrible, il a moins le mérite d'être original même si, et c'est heureux, il a de grandes chances de ne pas lancer une mode.
Déja ces quelques pages m'avaient déçues mais rien de bien grave. Ce qui m'a vraiment consterné, c'est ça :
Que quelqu'un s'amuse à jouer avec une R50, rien à dire, on a tous ses névroses, mais qu'un journaliste s'enthousiasme tellement pour en arriver à considérer cette adaptation comme LE racer et que cela passe au comité de rédaction d'une revue qui je le croyais cultivait un peu le goût, cela dépasse mon entendement. 
Je veux bien qu'un petit jeune qui débute trouve cool une R50 à mégaphones (personne n'a couru et encore moins fait un résultat avec cette moto de flic, les quelques sidecaristes qui en ont utilisé le moteur étaient quasiment rejetés par leurs pairs), le frein Grimeca génial (aucun compétiteur sérieux des années 70 n'aurait voulu simplement être vu sur une moto équipée de ce frein), la course des amortos raccourcie sensass (sans doute passée de 5 cm à 3.5 alors que la course de la fourche avant a considérablement rallongé avec l'abandon de la earles), le corne de vache retourné comme la trouvaille absolue (même pour équiper un BB Peugeot, à l'époque on vous aurait jeté des pierres), passe encore, mais que le rédac chef ait laissé imprimer que ce fatras "avait beaucoup à voir avec un racer" , j'en ai eu un hoquet. Et le journaliste en rajoute : "Sensations, esthétisme, mécanique, des thèmes partagés avec le monde du café racer", je m'étrangle !  Rappelons que pour des générations, la véritable image de la R50, ce fut ça :
Au delà d'un enthousiasme juvénile touchant, je ne vois dans cet article qu'un manque total de culture moto, un sens esthétique discutable et une absence absolue de compréhension du comportement dynamique d'un deux roues à moteur !
Bref je suis doublement inquiet; pour moi ; suis-je déja un vieux con ? et pour les futurs numéros de Café Racer ! Qui va l'emporter, le pire ou le meilleur ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Je t'encourage cher et courageux lecteur à nous laisser un commentaire qui sera forcément lumineux, apocalyptique et boulversant.