vendredi 28 mars 2014

De profondis

Dans les notes du livre "The strange death of the british motorcycle industry" de Steve Koerner, on trouve un petit tableau tout bête que je vais me permettre d'agrémenter de quelques photos parlantes afin d'illustrer une comparaison très objective de ce qui se vendait en 1971 sur le marché américain, marché ô combien vital pour les marques britanniques :
 
L'intérêt de cette comparaison porte sur trois machines de même cylindrée, de conception et de performances franchement similaires, vendues au même moment :
La Triumph T120 1971 : 1 579 $

La BSA A65 Lightning 1971 : 1 474 $
 
La Yamaha XS 1 1971: 1 295 $
 
Sachant que le salaire moyen mensuel d'un jeune américain était à l'époque de 1200/1250 $, qu'auriez vous choisi à a place ? Certes la Yamaha a des Yokohama glissouillants et des amortos encore plus pompe à vélo que ceux de ses concurrents mais elle a aussi un arbre à cames en tête, de vrais câbles, un circuit électrique d'un autre monde. Enfin comment expliquer un écart de prix paradoxal de l'ordre de + 20% entre des engins de conception déjà ancienne (au moins pour le moteur) pour lesquels le développement et l'outillage sont amortis depuis (très) longtemps et la Yamaha de conception ultra récente qui de plus, en étant la première grosse cylindrée et le premier 4T du constructeur n'a pu bénéficier d'aucun recyclage en matière de développement ou de production.
 
Comme le démontrait le lucide et hélas trop tardif audit de Boston consulting en 1975, la stratégie invariante des constructeurs britanniques qui de tout temps les maintenait enfermés dans le créneau des grosses cylindrées à destination principale de l'export, touchait là à ses ultimes limites.
 

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