vendredi 28 novembre 2014

Pas si nouveau que ça - 2

La presse moto ne tarit pas d'éloges sur Marc Marquez et le moins qu'on puisse dire c'est que c'est mérité. Certains analystes en profite pour voir dans sa nouvelle consécration en catégorie reine l'acmé de la domination écrasante des espagnols sur le sport moto. Ainsi après les époques britanniques, italiennes, américaines, australiennes, nous serions dans une période ibérique avec un peu comme pour les deux dernières des pilotes de génie sortis un peu de nulle part. En filigrane de cette théorie du "tour" entre nationalités, il y a peut être le vague espoir que le tour des français puisse arriver un jour avec l'apparition soudaine d'un exceptionnel champion bien de chez nous.

C'est oublier un peu vite d'une part que le premier titre espagnol en catégorie reine date de 15 ans et d'autre part que les pilotes espagnols sont très présents et de façon constante au palmarès du championnat du monde et des vainqueurs de GP depuis la fin des années 60. C'est aussi occulter le fait que ces talentueux n'étaient pas que des spécialistes de "pisse-feu" aujourd'hui disparus, petites cylindrées deux temps. Implicitement ou explicitement, la vénération quasi aveugle de l'exception Marquez induit une sorte d'opposition entre deux générations de pilotes espagnols perçues sans véritable continuum,  On aurait ainsi  une génération maintenant un peu ancienne des rois de la petite cylindrée, type Angel Nieto, aux compétences "étroites", en rien précurseurs de la génération nouvelle de champions "transcatégories" représentée par Marc Marquez et au mieux, entre, une sorte d'OVNI ; Criville.
 
Certes les pilotes espagnols ont mis du temps pour atteindre le sommet de la catégorie reine et s'y réinstaller mais je pense que c'est plus une question d'accès aux top machines de la catégorie qu'une histoire de compétence ou de formation trop étroites.
 J'en veux pour exemple le fait un peu oublié qu'un Nieto a roulé sa carrière durant, non seulement sur les 50 et 125 qui lui ont valu la gloire en GP mais aussi dans plein de courses internationales sur des quatre temps et des grosses cylindrées :
 
 
Les racines du succès du sport moto espagnol remontent donc bien plus loin que la seule détection mise en place dans les années 2000 par Puig et Repsol. Ne pouvant que constater que ces racines profondes ne germent pas vraiment dans l'hexagone, on voit mal comment pourrait émerger une génération de champions français. Notre "tour" ne me parait donc pas pour bientôt !
 
 
 
 

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