Pour l'alimentation de cette rubrique qui vous l'avez constaté, s'avère un rien nécrologique, l'arrivée des beaux jours, la reprise concomitante des compétitions et donc des tout aussi concomitantes chutes, pelles et autres plantades, vont nous donner une actualité malheureusement de plus en plus chargée.
Ce mois d'avril sera donc l'occasion de nous rappeler quel grand champion et quel grand destin inabouti, fut Angelo Bergamonti.
En fin de saison 1970 sa détermination et son talent lui valent une MV d'usine, l'arme absolue, le nirvana motocycliste de l'époque. En fait Bergamonti est le premier poil à gratter sérieux que le comte Agusta jette dans les pattes du roi Ago qui depuis trois ans s'applique sans trop se battre dans les championnats du monde 350 et 500. Las! Angelo va se tuer quasiment tout de suite sans réellement avoir eu le temps de contester le roi. Quand on sait que c'est en partie parce que le comte embaucha Phil Read comme "coéquipier" en 1973 qu'Ago commenca à envisager secrètement de passer à la concurrrence, on se demande ce qui aurait pu se passer dès 1972 si Bergamonti avait pu concrétiser son immense potentiel. Yamaha n'étant pas encore très présent et n'ayant pas du tout de 500, fantasmons un grand coup ; peut être Ago se serait il fait embaucher par Triumph pour rouler sur les triples dans un formule 750 qui démarre en fanfare !!!!!
Loin de ces élucubrations hautmement contestables, je le concède (mais avouez quelle geule superbe aurait eu une bagarre Ago en blanc sur Triumph et Smart su Ducati à Imola !!!), vous pourrez découvrir ou redécouvrir Angelo Bergamonti dans le superbe livre :
Au passage on rappelera l'exemplarité pour tout motard de la fin de ce grand champion. Il se tue non pas parce qu'il faisait frotter les oreilles ou sur un highside à vous faire passer sur les écrans radar de l'aéroport local mais sur une chute presque bégnine sous la pluie, un aquaplanning en pleine rue, puisque le circuit de Ricione est traçé dans les artères de la ville. Il glisse presque tranquillement jusqu'à heuter un trottoir, comme cela peut très bien arriver de nos jours à un motard "normal".
Cela étant, si Bergamonti se tue "normalement", son décès sonnera le glas des circuits urbains italiens et contribuera à poser des questions sur la sécurité en course.Vous remarquerez à titre d'exemple, l'attitude du commissaire de piste qui voit passer une MV tout seule, presque sur le dos et n'en semble pas plus ému que ça.
Profitons de ce mois d'avril pour également nous souvenir d'un autre grand champion, au destin lui aussi en partie inaccompli: Daijiro Kato
Pour les puristes de la littérature moto, malgré les couvertures différentes, il s'agit là des deux exemplaires du même ouvrage ; en version internationale (en anglais .... curieusement) et en version japonaise (enfin, je crois car pour moi le japonais, c'est du chinois !) On a les névroses qu'on peut !
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