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vendredi 8 mai 2015

Le dernier des "DUKE"

Dans les années cinquante/soixante, régnaient en maitres incontestés de leur spécialité, trois grandes individualités qui se virent chacune appelée "DUKE".
 
Si personnellement j'ai toujours trouvé que ce "titre" allait à John Wayne comme une mitre à un cochon, la légitimité des deux autres; Duke Kahanamoku et Geoff Duke, m'est toujours apparue incontestable et pas seulement parce qu'ils étaient nés avec ce nom.
 
Las le dernier d'entre eux ; Geoff Duke, un des pilotes motos les plus classieux de l'histoire de ce sport, vient de disparaitre. Les plus jeunes des lecteurs de ce blog  pourront découvrir sa vie et son œuvre dans différents ouvrages, dont son autobiographie, plus ou moins encore disponibles :
 
Ils y découvriront un pilote extraordinairement moderne, complet, technique, brillantissime et modeste, au palmarès de folie. Ils y découvriront aussi sa méconnue double carrière de pilote automobile chez Aston Martin (trop classe). Ils pourront aussi méditer sur la difficulté d'être pilote moto dans ses années là en découvrant l'incroyable sanction dont il fut l'objet de la part de la FIM pour avoir soutenu un grève des pilotes, comme si Marquez était mis à pied pour 6 mois pour avoir soutenu une revendication financière des wildcards du moto3 !!!
 
Enfin pour les passionnés de la littérature moto, un petit trésor un rien compliqué à dénicher :
Une publication belge de 1955 qui en se consacrant à un sportif autre que les coureurs à vélo  belges, montre à quel point Geoff Duke était une star internationale de son époque.
 

vendredi 23 janvier 2015

Sad song

Un des plus grandes étoiles du sport moto s'est éteinte . Derek Minter est mort le 2 janvier 2015. L'année commence décidément bien mal !
 
Derek Minter, un nom que "les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre". Surtout ceux qui ne sont pas sujets de sa gracieuse Majesté. En effet Minter fut au tournant des années 60 un des premiers véritables pilotes professionnels de la vitesse moto. Pilote excessivement talentueux, il mettait régulièrement au piquet sur les circuits britanniques tout ce que le gratin du sport moto comptait de champions ; Hailwood, Read, Cooper mais aussi des grands un peu oubliés comme Hartle, Shepherd ...
 
Minter est surtout un exemple de professionnalisme. Il gagne sa vie en ne faisant que des courses de moto dès 1958 et ce jusqu'à sa "retraite" en 1967. Il n'est pas cependant pilote d'usine ou très occasionnellement sur des "coups". Pour autant c'est loin d'être un gentleman driver. Il est même très en avance sur son temps avec une réflexion élaborée sur son statut.  Il n'a pas à être propriétaire des motos sur lesquelles il roule, pas plus qu'il ne doit en assurer la préparation, il est pilote et il est là pour gagner, un point c'est tout.
Ainsi guidon des Manx que des amateurs éclairés lui confient et que le top des préparateurs de l'époque ; Lancefield, Petty, lui amènent sur les circuits, Minter est un chasseur de prime particulièrement efficace et conscient. Sa spécialité ce sont les courses en Angleterre, nombreuses, très compétitives,  dans un petit périmètre, attirant un large public et bénéficiant de bonnes retombées. Hors le TT, les grands prix ne l'intéressent pas ; pas d'argent à y gagner, trop loin, hors de portée et de l'intérêt de ses mécènes qui après la fermeture de leur magasin de meubles ou de voitures, aiment venir avec maman ou quelques amis et clients, voir gagner leur moto. Pour autant Minter n'est pas prêt à tout car en professionnel il gère aussi le facteur risque en estimant que sur certains circuits (pas le TT, notez !!!) le jeu n'en vaut pas la chandelle, ceci quelle que soit la prime.
 
Sur bien des points, y compris sur le fait d'avoir un numéro distinctif ; le 11, Minter est le précurseur du pilote professionnel moderne. Cette vie et ces réflexions sur la course, il l'a raconté dans un bouquin aussi aisé à lire qu'intéressant :
En même temps il est aussi d'une époque où tout le barnum moderne n'existe pas, pas même en rêve ou en cauchemard.
En finale du championnat ; derniers ajustements au milieu d'enfants avec le célébrissime tuner Ray Petty, en veste de tweed, col blanc et cravate !!! Notez aussi qu'il n' y a pas un écusson, pas un lettrage sur la combi, pas plus qu'il n'y a d'autocollant sur la Manx.
Sponsorisé sa vie durant par Castrol, Minter retiré de la course et donc loin des foudres de la fédération britannique, aura l'audace absolue pour l'époque d'inclure dans son bouquin, sorti en 65, un petit flyer de pub pourtant bien sage :
Shocking !
C'est dire si ce Mec a eu du mérite et du talent pour vivre ainsi à cette époque là.
 

vendredi 12 décembre 2014

Névrose

Dans les acquisitions récentes venues enrichir une collection dont je m'honore, je suis très fier d'avoir mis la main sur ces trois ouvrages ; deux récents en authentique finlandais et un, plus ancien, en suédois de premier choix (malgré un titre faussement lisible).
 
Eh bien ; je vous confirme ; les langues nordiques ; pour un non initié, il est clair que c'est obscur ! (Cela étant pas beaucoup plus que les publications tchèque, polonaise, japonaise, russe qui dorment sur mes étagères) D'où le titre de ce post !
 
Dans un tout autre registre que la course moto ou les champions des années 70, il y a d'autres ouvrages de fond que je recherche activement.  Parmi ceux-ci, un dont le titre révèle un humour aussi primesautier que ravissant :
C'est vous en conviendrez le cadeau de noël idéal pour toute copine un petit peu soignée de sa personne.

vendredi 18 avril 2014

Pitoyable

L'œil attiré par le nom d'un des auteurs, l'attention retenue par le titre et la photo de couverture qui laissaient présager une histoire de motards, l'intérêt éveillé par la 4ème de couverture, j'ai investi dans ça :

 
Autant vous le dire tout de suite, ce fut un gâchis total. L'histoire est aussi navrante que les performances supposées des bécanes, les personnages sont à pleurer et il m'a fallu très exactement 43 ennuyeuses minutes pour lire le machin et encore en m'appliquant ! En un mot comme en cent, je vous le déconseille. 
Ne sont pas Boileau-Narcejac qui veut ! Ou alors, l'écriture et la moto sont pareilles ; à quatre mains, c'est carrément difficile !

vendredi 14 mars 2014

Aventures et frissons

Deux ouvrages très intéressants, sortis récemment, sur un thème qui m'a toujours passionné ; la disparition de l'industrie motocycliste britannique dans les années 70/80. 

Ces deux  publications, fondées sur de vrais travaux de recherche, ont ceci d'intéressant qu'elles replacent ce sujet intriguant dans un contexte historique, politique, économique infiniment plus large que  ce qui fut fait jusqu'à présent. C'est un éclairage supplémentaire qui vient relativiser la portée d'ouvrages précédents  qui du coup en devienne plus anecdotiques; celui de Bert Hopwood "Whatever happened to the british motorcycle industry" et celui de John Rosamond sur la coopérative ouvrière de l'usine Triumph de Meriden.
En effet dans ces deux publications plus anciennes, ressort vaguement l'idée que quelque chose était encore jouable, qu'avec un peu plus de jugeote  et/ou de chance, la grande cause du vertical twin aurait pu encore durer. A la lecture des deux ouvrages récents, on en tire la conclusion, qu'hélas, la messe été déjà dite depuis bien plus longtemps qu'on aurait pu le penser.
 
Paradoxalement le premier de ces deux nouveaux ouvrages  parle peu de l'industrie moto mais il replace son déclin et sa disparition dans un contexte général, quoique britannique, limite hallucinant. S'il ramène le drame (certes majeur pour l'honnête  motocycliste) de la disparition de l'industrie motocycliste aux dimensions d'un joyeux marivaudage quasi sans conséquence, il permet de comprendre comment et pourquoi cette industrie ne pouvait qu'être incapable d'attirer soutiens financiers extérieurs et appuis politiques tant ses problèmes semblent mineurs au milieu d'un inimaginable et terrifiant maelstrom de faillites industrielles en tout genre.
Le deuxième ouvrage ne parle lui que de l'industrie motocycliste britannique, à la fois dans son ensemble et en détail pour ses principales marques ; BSA, AMC, Triumph, Norton .... A la lecture on comprend que les causes de la disparition de la fin des années 70 sont structurellement déjà là depuis les années 30.  Qu'il a fallu une succession de 'coups de chance" totalement  extérieurs à cette industrie ; la guerre et sa préparation jusqu'en 45, le no man' land concurrentiel issu de la guerre jusqu'en 56, l'émergence de marché américain jusqu'en 70, pour lui accorder des périodes de rémission jusqu'au coup de grâce final que lui portera la concurrence japonaise presque sans l'avoir vraiment cherché.
 
Bref je vous les recommande.

vendredi 18 octobre 2013

Courant gnostique un peu particulier

J'ai toujours su et cru que le salut de mon âme passait par une connaissance révélée de la Mécanique prise en tant qu'entité supérieure, objet d'un culte souverain ayant toutes les caractéristiques constitutives d'une grande religion. Parmi celles-ci les théologiens de tout bords reconnaissent qu'il est nécessaire d'avoir des fondements écrits, des textes que tous les fidèles vont dès lors considérer comme sacrés, c'est à dire indubitablement inspirés par la divinité et écrits par ses disciples les plus importants. 
Aussi n'ai-je eu de cesse que de rechercher cette révélation, de trouver le verbe divin, de mettre la main sur ces rares livres sacrés de la mécanique.
(Cliquez sur l'image et par un vrai miracle votre écran d'ordi va littéralement se transformer en une chasse moyenâgeuse merveilleuse, en une arche de connaissance, offrant à vos yeux ébahis le trésor le plus incommensurable dont chaque mot, chaque lettre, chaque signe est d'origine forcément divine et que s'il venait à en manquer un seul, le monde s'écroulerait.)


Comme pour les autres grandes religions, la Mécanique s'est aussi très tôt caractérisée par un foisonnement des interprétations, une floraison des doctrines et des normes favorisée par la "Babelisation" du monde. Il fut donc nécessaire de retrouver le verbe originel, de déterminer des règles de passage, de cohérence entre ces différentes visions, de les enfermer dans un tout petit corpus de livres supérieurs au caractère dès lors sacré. A l'instar de ce que firent l’évêque Irénée de Lyon pour les évangiles, le calife Abu Bakr pour le Coran, ce fut la tâche lourde, dense et la glorieuse contribution au monde des très vénérables Saints Hispano, Suiza, Rolls et Royce.
Grâce leur soit rendue !

dimanche 29 septembre 2013

Petits Mickeys 2

Pour vous signaler la sortie du dernier opus de l’inénarrable Franck Margerin, sociologue attentif et tendre du Mec, typologie urbain, deux roues motorisées, rock'roll.


Dans cette somme d'observations et de réflexions philosophiques et ethnographiques qui renvoie inévitablement aux "tristes tropiques" du ponte absolu des sciences humaines, le très révéré Claude Lévi-Strauss, mais en plus gai, Margerin  prend lui aussi notre civilisation occidentale en objet en focalisant sur les relations du travail, de couple, sur le "burn out" social et la confronte sans indulgence avec une des cultures les plus primitives du monde. 
Il en résulte derrière le premier degré des avatars du HOG, une mise en abîme aussi profonde qu'hilarante de la crise de la cinquantaine chez le Mec occidental moyen.

Bref, n'eut-été le genre de cette publication (les très mal reconnus petits mickeys), nul doute qu'une élection à l'immortalité aurait été envisageable pour l'auteur. Je vous les recommande très vivement donc.


dimanche 21 juillet 2013

Lecture rare

Dans la série des livres sur Harley, généralement pitoyables, il y a peu d'exceptions et celle-ci en est une notable !
L'auteur fut un ponte de Harley de 1977 à 2002, en charge du marketing et dans ce petit bouquin sorti cette année, il dévoile de façon très pragmatique et très intéressante les stratégies commerciales de Harley pour d'abord sortir de la banqueroute quasi mortelle de 1981 puis pour se développer. Une phrase résume son action pendant toutes ces années :
"At Harley, the sale truly begins after the sale"

Attention, ce n'est pas un livre technique ou même un livre sur la moto, c'est  essentiellement un livre sur le développement marketing d'une marque qui se trouve être de motos. Je ne me souviens même plus si le terme "V twin" est utilisé ne serait-ce qu'une fois, aucun nom de modèle .... Il est par  contre beaucoup question de T-shirts, de blousons, d'expos, de rallies, de comment fidéliser un client, d'en faire une sorte d'addict qui vit, pense Harley et (très) accessoirement roule un peu avec ... quasiment rien sur la course, si ce n'est pour expliquer pourquoi les pilotes et le team doivent avoir un comportement "corporate" !!! En fait ce livre est l'exact reflet de la boutique Harley en bas de chez vous et  vous explique pourquoi, elle et toutes les autres, sont agencées comme ça.

Ce livre est malgré tout très intéressant car c'est le reflet très rare, de l'intérieur, à bon niveau, du management général (à l'exclusion de la technique) d'une marque de motos.

Note personnelle  : J'avoue sincèrement que pour moi les marche-pieds et le feet-first sont contre nature, que je n'ai jamais compris la fierté qu'il y a à s'exhiber sur une "queue molle", que je n'ai jamais vu dans 1340 autre chose que l'affichage candide et irréel du poids; 1300, et des chevaux; 40. Je ne comprends pas l’intérêt d'être enHDisé jusqu'au derche pas plus que je ne comprends l'obscène paradoxe à s'afficher dans un vulgaire et insignifiant uniforme de rebelle ! Bref, tout chez le HD de Clyde Fessler est pour moi à l'exact opposé de ma conception de la moto. Aussi après cette lecture, je ne peux m’empêcher de penser que seuls  les petits T-shirts noirs, les petits blousons ont contribué à sauver une marque qui s'était techniquement autodétruite de part son absence de créativité et son manque de qualité. Quand je réalise que sans ce prophète de malheur, le monde a été tout proche d'être débarrassé de ces enclumes bouffies, le tout au moment même où Triumph sombrait définitivement, je me dis que, vraiment, Dieu n'existe pas !

dimanche 28 avril 2013

Polar avec la course moto pour prétexte

Un polar original, deuxième opus de valeurs montantes du petit monde du polar européen, fraîchement publié par les éditions du Masque, avec pour héros deux pilotes dans le championnat d'Allemagne de 1926. Les longues séquences sur la thème moto montrent un bel effort de recherche historique de la part des auteurs même si il est vraisemblable qu'à l'arrivée ils n'y connaissent toujours pas grand chose. Au vu de l'effort des auteurs pour maîtriser le thème principal de leur roman, il est dommage que la traduction française  en rajoute dans le niais pour la partie strictement technique moto. Au final malgré mon tropisme avéré pour tout ce qui a trait aux motos, ce qui m'a fait acheter l'objet, j'ai cent fois préféré la description du chaos psychologique et social des acteurs dans l'Allemagne déboussolée de la république de Weimar sur fond lancinant de montée du racisme et de la haine. 
Même si j'ai l'air critique et que j'apprécie modérément la "Kolosalle finesse" du titre, c'est un bon bouquin.

dimanche 2 décembre 2012

Incroyable

Grace à la récente et toujours très intéressante newsletter du MIACS de Biarritz (ndlr : Marché International d'Art Consacré au Surf, à réclamer d'urgence à : hacs.assos@orange.fr) je découvre avec un immense étonnement l'existence de ce qui est déclaré comme étant le premier livre publié sur le surf. Il s'agit d'un délicieux petit booklet de photos, intitulé :

Ce qui m'a sidéré, ce n'est pas de savoir qu'il n'en existe que 6 exemplaires connus, que l'un d'entre eux a été vendu par Sotheby en 2011 pour la coquette somme de 37 500 $, non ce qui m'a scié c'est de découvrir que cette publication charmante date de  .... 1914 !

Du coup je me suis demandé de quand date le premier livre sur la moto ? Surement pas beaucoup plus tôt , peut être même bien plus tard ! Et que dire devant la stupéfiante modernité de ces arrièregrandspapys surfeurs, si peu datés dans leurs attitudes en comparaison des fringants pilotes des mécaniques de tout poil de l'époque.

samedi 13 octobre 2012

Who's this guy - 3 - Résult

Félicitations à "Bib" qui a su deviner que sous les autours de ce fringuant pistard se trouvait, tout à fait à contre emploi et avec plein de détails différents pour brouiller les pistes ; LA légende du dirt, l'autre célèbrissime n° 9, Mister Jay Springsteen, embauché par Yoshimura pour une pige à Daytona en 1990, course qu'il finira tout de même 8ème.

Il faudrait un Tolstoï pour raconter la carrière de ce héros ! A défaut seul un petit booklet, que je vous conseille néanmoins,  retrace en images 30 ans de présence insolente sur les ovales du championnat américain :
Encore bravo et merci à "Bib"  qui doit lui aussi être pas mal fondu pour trouver des trucs comme ça !

jeudi 14 juin 2012

Petits Mickeys

Grands enfants que vous êtes ; voici un évènement qui ne devrait pas manquer de vous ravir :
Cette association de thème est courageuse car la moto n'est pas un des "grands sujets" de la BD. Elle y est présente mais rarement en tant que sujet principal, ou alors avec des histoires et des graphismes généralement à pleurer sitôt passé l'age de 10 ans. Exception faite pour le très connu et très remarquable "Joe Bar Team".
Hors ces quelqes ouvrages, la moto sert souvent de "support" aux ébouffirantes attitudes/aventures d'agichantes créatures. Pour ceux que les "courbes fatales" émeuvent  il vous faut absolument vous procurer les oeuvres complètes de Denis Sire qui excelle dans le rendu des ailettages de motocycles et du poids de seins de demoiselles. Si son graphisme torride s'affirme au fil des albums, le souci du scénario par contre va largement décroissant. Mais rien que pour Zybeline et Betty, on lui pardonne.

Un qui outre un graphisme hilarant, nous régale avec de vraies histoires, finement observées, quasi sociologiques où la moto est un élément central, c'est bien sûr Franck Margerin. Il vous faut absolument lire les albums de Margerin de "Ricky Banlieue" à son dernier et très récent "Je veux une Harley".
Sinon la moto fait parfois la couverture d'un album, sans que ce soit pour autant un thème dans l'histoire :
Je me permets d'attirer votre attention sur les quelques albums de l'inénarrable Léon La Terreur, sorte d'OVNI à coté duquel n'importe quel délire d'André Breton passerait presque pour du Spinoza, le tout judicieusement associé au grand classicisme graphique belge. A découvrir absolument ! Ceci d'autant plus que la BD verse dorénavant dans le politiquement correct et que l'actuelle navrance éditoriale n'autorise plus la sortie de tels albums.
Sinon il y a celle-là, qui allez savoir pourquoi, me plait pas mal :
Une série d'albums commencée avec "aventures en jaune", sorte de pastiche de Bob Morane puis qui a su trouver un style et une identité propre.

Enfin, pas vraiment moto, mais peut être l'album qui rend le mieux la tension de la course (à des années lumières de Michel Vaillant, donc !) avec un vrai scénario original dans tous les sens du terme :




mercredi 21 mars 2012

Triomphant ... ou presque ! nouvelle version

Triumph revient aux 200 miles de Daytona avec goût et efficacité !
Un hommage appuyé à Gary Nixon, disparu récemment, un p'tit jeune qui va bien (vainqueur l'an dernier tout de même), résultat ; une belle seconde place à une aspi du vainqueur.
Caramba ! Le coup passa si près  que le drapeau trembla.
Mais au delà du résultat brut, s'offrent à nous deux lectures de cette rare opération sportivocommunicante ; une belle promo un rien dégoulinante et éphèmère dont tout le Ouebbe moto (y compris votre blog favori que je croyais pourtant moins sentimental) va se faire l'écho de façon tout aussi volatile, ou l'affirmation potentiellement durable d'une certaine culture motocycliste dans le sport moto.  Personnellement j'espère que c 'est la seconde option qui sera la bonne et j'ai de bons espoirs pour cela. Ne voit-on pas fleurir depuis quelques US GP des décos hommages spécifiques, timidement reprises en europe. Je trouve par ailleurs extrèment gouteux de constater que ce tendance "culture" nous vient des US.
Quelle que soit la raison, retenons l'hommage :

1970 Nixon en tête devant Hailwood. Mann en embuscade.
Pour les livresques, je conseille cet intéressant opuscule :
et celui-ci, plus facile à trouver tout en étant ABSOLUMENT fantastique, riche, beau ... :



samedi 18 février 2012

Lectures édifiantes

Vous sachant naturellement curieux, voire avide de connaissances nouvelles, je me permets de signaler à votre attention un petit ouvrage extrèmement intéressant :
Bien que, contrairement à ce que sa couverture pouvait laisser supposer, on ne trouve pas grand chose dedans sur les mille et un développements improbables et rigolos dont regorge l'histoire de la mécanique, cet ouvrage revient plaisamment sur quelques combats technologiques;  VHS vs Bétamax, CD vs Vynile, Polaroid vs Kodak, Withworth vs Sellers... C'est aussi l'occasion de découvrir le long chemin de croix qu'ont dû emprunter certaines technologies hyper connues comme le fax, technologiquement "parfait" dès 1856, pour au final ne réussir qu'à passer presque directement du stade de mort-vivant à celui de fossile. L'auteur revient également sur le concept de standard au travers du paradoxe du clavier AZERTY, apport contestable et contesté du 52 ème inventeur de la machine à écrire tant il est peu naturel et difficile à mémoriser, qui a pourtant résisté depuis 1860 à toutes les évolutions jusqu'à en devenir irréversible alors que les éléments ayant présidé à son élaboration ont disparu depuis longtemps.
Vous l'avez compris, le principal intéret de ce livre est qu'il conduit son lecteur à s'interroger sur le grand mythe du Darwinisme technologique qui nous pousse à toujours présupposer que le processus d'innovation va de l'avant, tire les leçons de ses erreurs et se renforce constamment. Une sorte de "plus qu'hier, moins que demain" technologique, sorte de vérité immanente dont il est particulièrement aisé de voir l'importance et l'évidence dans la communication commerciale de l'industrie des transports.

Sur un sujet connexe, pour ceux qui s'intéresent à nos chers "technosaures" à deux roues britanniques et qui s'interrogent sur leur disparition, je conseille la lecture comparée et dès lors édifiante de ces passionnants ouvrages :
Pour les fainéants ou les handicapés d'Amazon, je tiens à votre disposition un petit essai personnel sur la disparition de l'industie motocycliste britannique. Il vous suffira de le réclamer par mail et je me ferai une joie de vous l'envoyer (fichier word).

mardi 31 mai 2011

Héros absolu : Jack Findlay

Dans ce pays où l'on adore les loosers pour peu qu'ils soient magnifiques ou un rien romantiques, Jack Findlay qui était tout cela et plus encore puisqu'il avait le bon gout de passer pour assimilé français, ne pouvait qu'accèder au statut de héros antique, d'autant plus quasi déifié de son vivant qu'il était modeste, semblait toujours un peu dépassé par son aura, avec un vrai palmarès sans pour autant être écrasant.
Rare photo des débuts en Australie (d'où l'absence du célèbre Kangourou)
Le mythe en marche sur sa Linto, en action et en musique. Au passage sans doute la première séquence "caméra embarquée".
Le "vrai" Findlay que l'on suivait dans la presse après l'avoir découvert dans "CC" ; le jet bleu et blanc avec le kangourou et le liséré à damier, les motos persos très travaillées ...

Comme pour tout ceux de ma génération, la découverte de cette fascinante et humble personnalité a transcendé l'incroyable morbité dégoulinante du film "continental circus". Trop jeune, trop pauvre, trop provincial et trop hors circuit pour filer m'acheter un G50 comme celui qui était devenu mon héros, je n'en ai pas moins cherché à prolonger l'excitation avec les reliques que je pouvais trouver :
 Mon respect pour cet homme, très au delà de celui que je pouvais avoir pour le pilote, était tel que je n'ai jamais osé lui faire dédicacer quoique ce soit. Pourtant peu de personnalités du monde de la moto ont comme lui suscité, même longtemps après qu'il se soit retiré, non seulement des articles, des tirages photos mais aussi divers travaux perso, comme ces quelques exemples ;

Jack Findlay est mort en mai 2007 et sans doute avec lui une partie de mon, de notre adolescence.

mardi 24 mai 2011

Conflit de générations ?

De plantades fébriles en pateaugeages constants, on peut dire qu'à l'exception Zarco près, l'élite du sport moto français a, en ce moment, bien du mal à faire réver. Dans la foulée des quasi larmoyantes célébrations d'anciens combattants qui fleurissent depuis quelques temps en moto GP, apparaissent içi et là sur les blogs de la toile quelques comparaisons insidieuses de nos champions avec la première génération, la génération "mythique", des top pilotes français des années 73-80 ; les Rougerie, Pons, Chevallier, Léon.

Il est vrai que ce quatuor magique a incroyablement fait vibrer, rèver, la génération du boum de la moto (Pensez : à l'époque le magazine n° 1 des jeunes ; HIT, sortait un n° spécial GP et sponsorisait Rougerie ... imaginez aujourd'hui OKAPI sponsorisant un top français) et qu'ils ont attiré et tiré vers le haut la génération d'après, les Baldé, Fernandez, Bertin, Sarron, Saul, Tournadre et plein d'autres pilotes français qui dans les années 80-85, vont de part leur nombre et leurs succès, véritablement marquer les GP pour constituer, au moins au plan comptable (nb de victoires, titres), les plus riches heures du sport moto français.

Pour autant nos petits chéris d'aujourd'hui  ne seraient-ils que des petits joueurs  incapables de soutenir la comparaison avec la glorieuse première vraie génération de top pilotes français en GP ? Au plan des résultats même si ils sont au creux de la vague, la réponse est clairement NON ! De Puniet et Di Méglio ont chacun plus de victoires en GP que l'ensemble des statues du commandeur fondatrices de la présence française en GP. Cluzel a  gagné un GP ce que ni Pons, ni Léon n'ont pu faire. Di Méglio a été titré en GP, ce qu'aucun de ceux de la première génération n'a pu obtenir. Enfin même si ils chutent aussi fort que leurs anciens et si, à force, certains doivent commencer à avoir l'IRM un peu faizandé, nos p'tits jeunes sont toujours vivants, alors qu'hélas, nos quatre mythes se sont tués en course en l'espace de quatorze mois en 80/81.

Aussi, alors qu'ils sont manifestement meurtris et en proie au doute, est-il pertinent de tirer sur l'ambulance en cherchant à étblir une comparaison par nature douteuse avec des fantomes parés rétrospectivement de tous les talents et de toutes les vertus ?

Divers ouvrages relatent le parcours et l'ancrage des Rougerie, Pons, Chevallier, Léon, dans leur époque mais c'est surtout un petit livre de Jacques Busillet intitulé "Olivier Chevallier et l'épopée des français" qui montre bien (en termes moins épiques et bien plus intelligents que ceux du titre) en quoi notre quatuor de légende fut avec d'autres comtemporains, les héros, les "grands frères" d'une génération entière qui venait de découvrir la moto et se tournait avec ferveur, gourmandise et inexpérience vers ce monde alors quasi inexploré des français qu'étaient les GP.
A contrario aujourd'hui le moto GP est un business qui roule et il est sans doute beaucoup moins évident pour le motard de base de s'assimiler aux hyper pros du moto GP qui font plus de Km en essais de prè-saison que la plupart des motards en une année, au sujet desquels la presse parle plus des coachs et des umbrellas girls que de leurs mécaniciens, voire par moments plus du vol de la Ferrari que des résultats. Leurs motos n'ont aussi plus rien à voir avec quelque chose de connu, alors que Pons roulait sur un machin dont on pouvait croiser plein d'exemplaires, pas forcément beaucoup moins bien, sur tous les circuits de France. Ils roulaient aussi en France pour des courses"de base" en dehors du GP national alors que maintenant pour suivre nos héros, il n' y a guère que la zapette (je ne polémiquerai pas sur la tendance marquée à l'hyperminiaturisation des photos "courses" dans la presse spécialisée alors que dans le même opuscule, le contenu nécessairement navrant et répétitif de "l'essai" produit du casque machin ou du blouson truc ne peut manifestement être sauvé que par une grande photo).

Il y aurait donc dans notre pays en plus de la fracture sociale, une "fracture moto" qui obligerait les pilotes à des hypers résultats, faute de quoi ils passeraient pour des nuls. Peut être, mais nos chéris actuels y peuvent ils vraiment quelque chose ? Autres temps, autres moeurs ! Il n'y a qu'un truc qui n'a pas changé, c'est le machin qui tourne sur le guidon droit et de ce que je peux voir à la télé c'est bien là un domaine où nos petits loups restent au moins aussi éminement respectables que leurs grands anciens, même si je le reconnais, les résultats se font grandemment désirer pour nourrir le coté chauvin de notre passion.

dimanche 22 mai 2011

Souvenirs, souvenirs

Le mois de mai est sans aucun doute le mois redoutable entre tous pour les pilotes motos puisque c'est l'un de ceux au cours duquel le taux d'attrition est le plus fort. C'est aussi le mois du drame le plus marquant de l'histoire de la course moto, le grand prix d'italie 1973 à Monza. Il aura fallu un accident dantesque et la mort de deux immenses champions pour qu'il y ait dans l'esprit au moins, dans  les faits cela mettre encore longtemps avant de se concrétiser, un avant et un après en matière de sécurité sur les circuits motos. A compter de cette date s'opère vraiment une inversion de polarité. Dans l'esprit de tous on passe d'une insécurité "naturelle" des circuits, acceptée comme une évidence ou une fatalité, où l'on se satisfait de quelques rajouts type bottes de paille (comme le dit Pons dans le film "le cheval de fer" ; "Je ne voudrais pas être le mec qui va tester les bottes de paille") à des exigences structurelles en matière de sécurité active et passive. D'accord cela va mettre vingt ans à se concrétiser et la course moto reste à la base quelque chose de dangereux, mais si il n'y avait pas eu cette prise de conscience, gageons que le fait de course entre Simoncelli et Pedrosa lors du dernier GP ne se serait pas soldé que par une "simple" clavicule cassée.
Nota : Vous avez là sous vos yeux ébahis, la couverture de l'ouvrage le plus rarisssime de la littérature moto.

Le mois de mai est aussi tristement présent dans cette rubrique pour une autre raison qui touche aussi mais de façon différente, à la sécurité. C'est le début des essais du TT. Nombre de stars et d'anonymes de la course sur route, un des derniers domaines où le contexte est encore admis comme  plus dangereux que la vitesse elle même, ont ainsi vu dans cette période, leur compteur personnel se bloquer définitivement. Certains ont vu leur parcours sportif être publié :