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vendredi 23 décembre 2011

Effet Coanda - rarement le mot effet aura été mieux approprié

Je ne vous ai pas senti boulversé par l'histoire de la mise en évidence de l'effet Coanda dans le message précédent. Mes explications n'étaient sans doute pas claires. Aussi, en lien avec un message précédent sur les moyens d'intéresser les garçons à l'école, vais-je me permettre de vous proposer une illustration visuelle de ce qu'est l'effet Coanda :
Avez vous bien remarqué comme le fluide (le champagne) adhère spontanément et glisse le long de la surface (la peau que l'on devine infiniment soyeuse et la jambe faite au moule de la somptueuse Salma Hayek) sans tomber (on le comprend).

Si votre copine tombe sur ce message, laissez moi expliquer et confirmer qu'il n' y a là aucune concupiscence,   qu'il s'agit strictement d'une démonstration scientifique à vocation didactique,  avec, certes, un effort pédagogique d'une nature assez différente de ce à quoi nous a habitué l'éducation nationale.
Normalement votre copine devrait être sensible à ces explications et apprécier que je sois revenu pour votre plus grand profit sur un point de culture générale technique dont j'ai pu penser qu'il n'avait pas été forcément bien compris. Avec même un peu de chance cela pourrait lui donner des idées pour mieux vous faire comprendre certains points de vie domestique qui, à ses yeux,  semble parfois vous échapper.

La scène est un extrait du film hautement délirant "Une nuit en enfer" de Roberto Rodriguez avec une pléiade de stars et un scénariste sous acide. Je ne sais pas combien de prises ils ont fait mais à la place de Quentin Tarantino, je crois que je n'aurai pas hésité à dire ..... "Gluppps" .... "on la refait".

mardi 20 décembre 2011

Think différent - 2

Je soumets à vos regards curieux cette image aussi rare que de qualité quelconque, du premier avion à réaction du monde ; le Coanda de 1910 !!!! Vous avez bien lu ! 1910 !!!!
A l'avant du fuselage, sous cette espèce de prépuce curieux, se cache une turbine entrainée par un moteur thermique. L'air enrichi des gaz d'échappement est aspiré dans l'espace annulaire du prépuce pour être ensuite compréssé et chassé vers l'arrière par la turbine, heurtant alors un déflecteur en profil d'aile qui crée une dépression et sépare la poussée dans deux chambres de combustion de part et d'autre du fuselage. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, ça marche et plutôt pas mal comme son concepteur l'ingénieur roumain, Henri Coanda va en faire l'intéressante expérience.
Après une présentation statique au deuxième salon international du Bourget en 1910, son concepteur enmène le proto sur le terrain d'Issy les Moulineaux pour y réaliser un premier essai moteur en principe au point fixe. Là notre ingénieur roumain formé en France, va faire plusieurs découvertes intéressantes.

D'abord il va découvrir que la poussée même faible en théorie est largement suffisante pour mouvoir l'engin, ceci d'autant plus qu'il n'a pas pensé à le doter de frein (beaucoup d'avions de l'époque ont du mal à avoir un rapport poids puissance suffisant ne serait-ce que rouler, alors à quoi bon s'embèter avec des freins à ce stade du développement). L'engin prenant un peu trop de vitesse et de portance à son gout, il coupe tout précipitament. Ceci lui permet de faire une autre découverte passionnante ; une tubine a une inertie infiniment supérieure à un moteur thermique. De plus en plus haut et de plus en plus vite, il fait une troisième découverte absolument fascinante ; les fluides en mouvement (les gaz incandescents de la tuyère) ont une tendance naturelle (facheuse en l'occurence) à adhérer aux surfaces contre lesquelles ils coulent, dans ce cas prècis ; le fuselage!
 Malgré ces très intéressantes constatations, l'idée de sauter en marche commencer à le tarabuster, ce qui n'aurait pas été idiot car il est par ailleurs très conscient de ne pas savoir du tout voler ou même diriger un aéroplane, (compétence qu'il n'avait pas jugée nécessaire d'acquérir pour faire faire un point fixe à son proto). Il doit cependant renoncer à enjamber le fuselage constatant que celui-ci est lèché par deux jolis mais importants jets de flamme issus de ses très ingénieuses tuyères censèes pourtant cracher tout droit !
Bref,  assis dans un assemblage de bois fin et de toile, plus ou moins carbonisé par deux lampes à souder qui ne semblent pas vouloir s'arréter, sans savoir quoi faire pour maitriser un engin qui prend inexorablement de la hauteur, il se dit que peut être il n'a pas pensé à tout dans son protocole d'essai et se découvre finalement assez inquiet. Heureusement les talus qui jouxtent les fortifs et clôturent le terrain d'Issy les Moulineaux vont fort opportunément servir d'obstacle à l'épopée de notre pilote en herbe qui s'en tire quasi miraculeusement avec quelques brulures et contusions diverses.

Devenu curieusement prudent sur le pilotage des aéroplanes, il n'en continura pas moins ses travaux sur les turbines dont il sera un des grands pionniers, définissant quelques principes qui ont encore cours aujourd'hui, notamment  celui qui interdit la position coaxiale d'une turbine à l'avant d'un fuselage, et restera connu pour avoir théorisé "l'effet Coanda" sur la propention des fluides à coller à la surface le long de laquelle ils coulent, effet sur lequel il avait des infos de première main !

Gloire soit donc rendu à ces merveilleux fous pensants et à leur géniale inconséquence !